CHAPITRE V. DES LAINES. Dans la filature de la laine, il y a deux parties bien distinctes: la partie mécanique, celle qui a rapport à la combinaison et à la marche des machines, et celle de l’approvisionnement des laines, pour alimenter ces mêmes machines. Cette seconde partie demande des connaissances qui n’ont aucun rapport avec la première. Le meilleur filateur, disposant de l’établissement le mieux monté, fera du mauvais fil s’il emploie de la mauvaise matière. On peut également faire du mauvais fil avec de bonnes matières, par défaut de soins ou ignorance des bons procédés; mais tous les bons fils viennent de bonnes laines : c’est la condition sine quà non. Pour bien acheter, il faut : 1° avoir la connaissance des laines, qui ne s’obtient que par l’expérience; 2° être bon négociant, pour ne les payer que ce qu’elles valent et les acheter en temps opportun. Si l’on donne à la filature de la matière payée trop cher, relativement au cours, il est impos sible qu’il en sorte des produits bon marché. Le rôle de l’acheteur de laines a donc une très-grande importance sur les inventaires de l’établissement. Dans les filatures à façon, on se préoccupe peu de cette question. Le bon temps des filateurs à façon est passé; ceux qui voudront arriver à des résultats palpables devront faire les fils à leur compte.