CHAPITRE X. MULL-JENNY. o-o}0coo J’ai indiqué, aux pages 6 et 7, dans le premier chapitre, la naissance du mull-jenny. Son nom, d’après une version an glaise, aurait une origine poétique : l’inventeur, Thomas Highs, a imposé à Arkwright, auquel il léguait ses essais, l’obligation de donner au métier le nom de sa fille chérie : Jenny. Je crois qu’il est juste de partager le mérite de l’invention entre le génie d’Highs et l’intelligence d’Arkwright; il est permis de supposer que, sans les essais persévérants du fabri cant de peignes, le barbier Arkwright aurait continué de raser ses pratiques, et serait mort inconnu, au lieu de laisser un nom justement célèbre. Le métier à filer est resté longtemps stationnaire au point où il avait été amené par les constructeurs français, dans la pé riode de 1815 à 1840. On trouve, dans les ateliers de cette époque, des métiers de Déclandieux, Laurent, Lagosseix, Pihet, Bruneaux et Demormand, Villeminot; ils ont de 160 à 240 broches : tous métiers à coffre copiés les uns sur les autres, sauf des petits changements dans les détails. Vers 1840, il nous est arrivé d’Angleterre, en passant par les ateliers d’Alsace, le métier dit box-organ, métier dans lequel l’inventeur a supprimé le coffre, ce qui permet d’allon ger l’aiguillée, la manivelle du renvidage marchant avec le chariot. Dans ce métier, la broche ne fait que 21 tours contre